Depuis 1979, le CCAS de Montpellier développe des dispositifs d’aide et d’accompagnement des femmes victimes de violence conjugale et de leur enfant victime et/ou témoin. Aujourd’hui, ces dispositifs sont stabilisés, variés et adaptés au public. Il existe un service hébergement, des logements adaptés, un service d’accueil d’orientation (SAO) et un accueil de jour spécialisés dans la problématique des violences conjugales (plateforme d’écoute téléphonique, permanence d’accueil et accompagnement dans les démarches) avec une équipe pluridisciplinaire.
Contexte
Après plusieurs années d’expériences auprès des femmes victimes de violences, le CCAS de Montpellier a remodelé ces services d’accueil, d’orientation, d’accompagnement et d’hébergement dédiés à ce public de manière à proposer un dispositif global limitant le nombre d’interlocuteurs pour la bénéficiaire.
Description / Fonctionnement de l'action
En cas de violence familiale ou conjugale, le CCAS a mis en place deux dispositifs complémentaires :
1) Le premier permet une première évaluation générale de la situation de la demandeuse par le biais de : - un service d’accueil et d’orientation (SAO) comprenant une plateforme d’écoute téléphonique et une permanence d’accueil,- un accueil de jour (ADJ) permettant d’accompagner les femmes et leurs enfants dans leur parcours.
Le SAO-ADJ est un service de jour qui accueille sous conditions des femmes majeures pour effectuer une évaluation sociale. Reçues par des travailleurs sociaux, les bénéficiaires - qui parfois vivent encore au domicile conjugal - peuvent démarrer des démarches administratives, juridiques ainsi qu’entamer un travail personnel par un suivi psychologique.Le SAO-ADJ travaille avec un réseau de professionnels (avocats, tribunaux, psychologues, médecine légale). Un accompagnement physique peut être proposé chez ces professionnels. D’une manière générale les bénéficiaires sont accompagnées moralement et administrativement dans toutes leurs démarches.Des ateliers collectifs (sport, écriture thérapeutique, groupe de parole) sont également proposés aux femmes. D’autres ateliers éducatifs et thérapeutiques peuvent être proposés aux enfants qui les accompagnent.
La plateforme d’écoute téléphonique constitue également une porte d’entrée vers l’accompagnement des femmes victimes de violences. Il s’agit d’un numéro local qui permet aux bénéficiaires une première écoute de leur souffrance, de se renseigner, d’être soutenues et encouragées à entamer des démarches par le biais du SAO-ADJ ou d’être orientées vers d’autres structures plus adaptées à leur situation individuelle.
2) Parce que fuir le domicile familial peut être un changement lourd de conséquence, le CCAS a également développé différents soutiens au logement : - un hébergement d’urgence de 5 places / an, les femmes y sont admises pour de courtes durées (1 jour à 2 mois),- un CHRS de 30 places / an, la durée maximale d’accueil est de 6 mois renouvelable une fois,- des logements adaptés dans la ville de Montpellier, il peut s’agir de logements HLM avec système de bail glissant, d’appartements relais,- des mesures ASLL sont proposées aux femmes qui souhaitent néanmoins un accompagnement pour s’installer et se stabiliser dans un logement autonome.
Bilan
Dénoncer la violence peut avoir de fortes conséquences : changer de domicile, changer de quartier ou de ville, changer d’entourage, changer ses enfants d’école, changer d’habitudes… changer parfois tout son quotidien.Parce que cela fait peur et est lourd à porter, le CCAS a essayé de penser au fur et à mesure des années, en lien avec des financeurs à l’écoute, un dispositif global qui centralise les informations et les démarches des femmes qui sont confrontées à ces difficultés. Son réseau de professionnels lui permet de proposer une palette de services modulables suivant les besoins des bénéficiaires.
Statistiques 2013 :Les activités d’hébergement : 88 personnes hébergées en urgence et long séjour pour les problématiques suivantes : - violences conjugales : 83 %,
mariages forcés : 16 %,
traite des êtres humains 1 %.
Les activités d’accueil, d’orientation et d’accompagnement de jour : - la plateforme téléphonique a reçu 854 appels via SOS Violences (Tel. 04 67 58 07 03),- la permanence d’accueil a proposé un premier entretien avec un travailleur social ou la psychologue à 210 personnes,- l’accueil de jour a effectué 231 entretiens de suivi sur une plus longue durée avec un travailleur social ou la psychologue ainsi que 1 289 accompagnements physiques et démarches effectuées.
Moyens
Moyens humains :
1 directrice,
1 adjoint de direction,
1 secrétaire,
3 assistants socio-éducatif,
2 moniteur éducateur,
1 psychologue,
2,5 ETP de veilleuses,
1 animatrice,
1 éducatrice de jeunes enfants,- 1 agent d’entretien .
Les partenaires
Partenaires opérationnels
Partenaires insertion sociale : CORUS-PAUSE, Médecins du Monde, Saint-Vincent de Paul, FACE Hérault, Secours Catholique, Restos du Cœur, Croix Rouge Française, Point Solidarité, L’Avitarelle, CHRS Regain, ADAGE, CHRS L’oustral, Arc en ciel, Via Voltaire.Partenaires spécifiques : CIDFF, association ADIAV, association Via Voltaire, Cicade, la banque alimentaire, le planning familial, l’espace famille.
Ils financent l'action
DDCS, le ministère des Affaires sociale, de la Santé et des Droits des Femmes, le conseil général de l’Hérault, la CAF et le club Zonta.
Les observations du CCAS/CIAS
Les propositions d’accompagnement et d’hébergement variées permettent à une femme quel que soit le moment dans son parcours, de pouvoir être soutenue de manière adaptée.Les enfants qui sont victimes et témoins ne sont plus laissés de côté dans cet accompagnement. En effet, le CCAS veille a une prise en charge globale de la famille afin de la stabiliser au plus vite.
Photo : Wikimedia Commons / Christophe Finot