Contexte
Cette action a tout d’abord été réfléchie suite au constat, en 2009, d’un isolement de plus en plus fort d’habitants de la commune, trop souvent délaissés… L’idée a donc été de mettre les camarétois en présence et en connaissance les uns des autres au moyen d’ateliers intergénérationnels, de permettre ainsi de lutter contre la peur de l’autre, de combattre les préjugés, de faire accepter aux personnes implantées qu’elles vivaient à côté d’autres personnes sans les connaître. Créer du lien social et œuvrer pour le vivre ensemble sont des valeurs qui ont porté cette action, et qui ont permis la mise en commun de l’atelier d’alphabétisation avec l’atelier adultes-séniors.
Parallèlement, le but était également de permettre à ces personnes dites « oubliées » de s’intégrer davantage à la vie de la commune. La barrière de la langue est un frein indéniable à l’intégration et au partage. Le CCAS a alors eu l’idée de permettre d’apprendre, ou de se parfaire à la langue française au moyen d’ateliers ludiques et pédagogiques. Des moyens originaux via les bénévoles investis ont donc été mis à la disposition des camarétois.
Les objectifs sont multiples : apprentissage de la langue mais aussi apprentissage d’autres expériences, d’autres cultures, des valeurs provençales (via la cuisine, ou les coutumes). La réciprocité de tout ce partage est réelle. Les savoir faire sont mis en commun et orientés vers un apprentissage commun. C’est l’échange qui est une des valeurs principales de cette action. Chacun apprend de l’autre.
Description / Fonctionnement de l'action
Dans un premier temps, le CCAS prévoit un programme d’actions, élaboré en commun avec l’animatrice du CCAS en charge des ateliers adultes-séniors et l’animatrice de l’atelier d’alphabétisation : la création de cartes de vœux via l’outil informatique, la connaissance et l’entretien de son corps à travers des ateliers de remise en forme et de bien-être, les ateliers physiques pour entretenir sa santé, des ateliers ludiques.Ces actions émanent également des bénévoles investis qui réfléchissent aussi, personnellement et à plusieurs, aux ateliers qu’ils souhaitent mettre en place. Puis un travail de préparation de ces ateliers se poursuit. Les bénévoles en lien avec les animateurs/animatrices associent les personnes qui participent aux ateliers, à leur préparation.
Par exemple, concernant les ateliers cuisine, les échanges se font dès les premiers instants de la préparation, au moment d’aller faire les courses. Les bonnes adresses sont échangées et ce moment de préparation de l’atelier est aussi un instant d’apprentissage des coutumes de l’autre. Les habitant(e)s d’origines diverses permettent en effet de faire découvrir des lieux/magasins atypiques et nouveaux pour d’autres, et de parler ainsi de leur culture, de leurs habitudes, de leurs origines. Ces échanges de cultures et de coutumes à Camaret concernent principalement les cultures maghrébines et provençales.
Concernant les ateliers cuisine, les bénévoles et les participant(e)s se retrouvent de manière hebdomadaire. Elles discutent et échangent autour d’une bonne recette qu’elles s’apprennent mutuellement.
Bilan
Points positifs :
La fréquentation est positive puisque les ateliers comptent jusqu’à 30 personnes ce qui n’est pas un chiffre anodin pour un village. La fréquentation est régulière, les bénévoles et les participant(e)s reviennent et se plaisent dans ces ateliers où ils trouvent un moment d’expression personnelle et collective en adéquation avec leurs besoins. Les participants sont d’ailleurs force de propositions et s’associent aux animateurs et bénévoles pour animer.
Points négatifs :
Les femmes et hommes sont très inégalement intéressés par ces ateliers. Très peu d’hommes y participent et franchissent le cap d’aller participer aux ateliers. Le mélange entre les participants des ateliers d’alphabétisation et ceux des ateliers adultes-séniors ne se fait pas encore de façon naturelle. Ce mélange est toujours un peu difficile.
Moyens
Moyens humains :
2 animatrices (1 animatrice pour l’atelier d’alphabétisation et 1 animatrice du CCAS qui gère l’atelier adultes-séniors),
des bénévoles (intervenants, participants issus du tissu associatif local etc.)
Moyens financiers :
Budget total de 40 243 euros dont 13 092 euros pour l’atelier alphabétisation et 27 150 euros pour l’ateliers adultes.
Les partenaires
Partenaires opérationnels
Maison pour tous Vies-à-Vies, créche, bibliothèque, Espace ados, associations : le Club du 3ème âge, le Mémo santé et le Ciné Ravelin.
Ils financent l'action
La mairie de Camaret-sur-Aigues.
Les observations du CCAS/CIAS
Cette expérience permet des rencontres avec des personnes qui, sans la présence de ces ateliers, ne seraient sans doute jamais allées les unes vers les autres. Des contacts se créent alors entre des voisins, des gens d’origines et de cultures diverses qui apprennent à se connaître, et qui apprennent les uns des autres.Dans une société de plus en plus individualiste, où les gens cherchent souvent à lutter contre leur solitude et leur isolement, créer des espaces pour vivre ensemble et permettre à des personnes de mutualiser leurs expériences/vécus/coutumes est une nécessité que toutes les communes devraient prendre en considération. La solitude est une vraie souffrance, la méconnaissance de l’autre une vraie réalité. Le CCAS de Camaret-sur-Aigues a ainsi voulu prendre en compte ces enjeux de société et réfléchir à la façon de lutter pour le mieux vivre ensemble sur le village.
Photo : Wikimedia Commons / Véronique PAGNIER