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Lancement des Etats généraux de l’alimentation

Lancement des Etats généraux de l'alimentation

L’UNCCAS participait le 5 octobre à la rencontre inaugurale des Etats généraux de l’alimentation organisés par l’Etat, consacrés notamment à la lutte contre l’insécurité alimentaire en France et dans le monde. L’occasion pour notre association de rappeler le rôle essentiel joué par les CCAS et les CIAS dans l’accès à l’aide alimentaire et de faire entendre les attentes de notre réseau sur le sujet.

A l’invitation de Stéphane Travert, ministre de l’agriculture et de l’alimentation, l’UNCCAS participait à l’atelier 12, présidé par François Soulage, président du collectif ALERTE, et dédié à la lutte contre l’insécurité alimentaire en France et dans le monde. Un sujet essentiel dans la mesure où selon la dernière étude INCA (étude individuelle nationale des consommations alimentaires) publiée par l’ANSES, environ 12 % des adultes vivent dans un foyer en insécurité alimentaire.

Identifier de nouvelles pistes d’action pour lutter contre l’insécurité alimentaire

Les Etats généraux de l’alimentation ont vocation à être un « temps de réflexion partagée et de construction collective de solutions nouvelles. Ils devront être l’occasion de faire émerger des voies de progrès acceptables par tous. L’ensemble des constats et propositions serviront à établir un agenda des solutions dont la mise en œuvre reposera sur l’implication de toutes les parties prenantes ».

Dans le cadre de l’atelier sur la lutte contre l’insécurité alimentaire, 5 réunions seront organisées d’ici la fin de l’année en présence de l’UNCCAS et des principaux acteurs institutionnels et associatifs. Parmi les sujets abordés : la coordination des acteurs, l’approvisionnement des structures, l’accompagnement social, le choix des denrées…

Réunion inaugurale : quelle animation de l’aide alimentaire et à quel niveau ?

Lors de la réunion inaugurale du 5 octobre, la thématique de l’animation territoriale de l’aide alimentaire a été abordée, soulevant plusieurs questions structurant la politique alimentaire d’un territoire : quelle animation et à quel niveau (local, départemental, régional, national) ? Comment impliquer l’ensemble des acteurs concernés (économiques, institutionnels, associatifs, citoyens…) dans la lutte contre l’insécurité alimentaire ?

Il apparaît que la lutte contre l’insécurité alimentaire se fait en premier lieu au niveau local : repérer les personnes en difficulté, proposer un dispositif adapté de proximité, mobiliser les acteurs de terrain. En l’absence de pilote identifié et face à un besoin fort de coordination, les CCAS se positionnent donc de plus en plus comme des acteurs de premier plan de cette animation territoriale alimentaire. Cette première journée prévoyait à ce titre des interventions de :

  • Benoît Calmels, délégué général de l’UNCCAS,
  • Anne-Marie Lebrun, DGA du CCAS de Bordeaux,
  • Nathalie Dedieu, vice-présidente du CCAS de Marennes et présidente de l’Union départementale des CCAS de Charente-Maritime.

Rappelant les mutations de l’aide alimentaire en réponse aux enjeux de santé publique comme de développement durable, Benoît Calmels a rappelé que ce n’est pas parce que l’aide alimentaire s’adresse aux publics précaires qu’elle doit conduire à une alimentation de moindre qualité. Afin de bien répondre à leur mission tout en tenant compte de leurs contraintes budgétaires, les CCAS misent donc sur les circuits courts. Mais cela nécessite un appel plus fréquent aux dons numéraires, les dons en nature (traditionnels dans le secteur de l’aide alimentaire) s’avérant parfois impropres à répondre à ces enjeux.

Anne-Marie Lebrun est revenue sur les réunions de coordination alimentaire organisées depuis 2009 par le CCAS de Bordeaux avec les associations. Ce groupe avait au départ pour objectif de s’assurer de la continuité de la distribution alimentaire l’été et permet aujourd’hui d’asseoir le rôle de pilotage technique du CCAS, qui mène parallèlement une réflexion sur ses aides facultatives et assume un pilotage politique de l’aide alimentaire à travers son engagement dans le Projet de territoire alimentaire (PAT).

Nathalie Dedieu, à travers l’exemple du CCAS de Marennes, a pu présenter les besoins spécifiques des territoires ruraux, illustrant l’importance de la réflexion autour du maillage territorial de l’offre alimentaire. Le CCAS souhaite notamment porter un projet d’épicerie ambulante en lien avec les autres acteurs du territoire.

La coordination de l’aide alimentaire : la réponse des CCAS aux enjeux alimentaires du territoire

Ces intervenants ont convenu du constat, formulé par de nombreux CCAS depuis plusieurs années, du manque de concertation entre les acteurs de l’aide alimentaire. Le manque de visibilité et de lisibilité de l’offre proposée sur le territoire, l’absence d’une réflexion partagée sur les nouvelles pratiques d’aide alimentaire empêchent de favoriser dans de bonnes conditions le libre choix des personnes et la qualité des produits. D’où l’importance de l’animation territoriale de l’aide alimentaire et du travail sur la complémentarité et la coordination des réponses.

Les CCAS / CIAS sont nombreux à tenter de répondre à ces enjeux sur les territoires, comme à Bordeaux et Marennes. Selon un recensement réalisé au printemps 2017 par la Direction générale de la Cohésion sociale (DGCS), en lien avec l’UNCCAS, 30% des CCAS (et près de 4 CCAS sur 5 pour les communes de plus de 10000 habitants) réalisent un travail de coordination des acteurs de l’aide alimentaire. Ce travail se traduit en général par l’animation de réunions d’échange avec les organismes du territoire, l’engagement d’un travail sur l’offre et les besoins, la continuité des réponses, le portage de projet partagé, etc.

Pour aller plus loin :

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