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Fiche d'expérience

Le groupe Arc-en-Ciel : groupe d’animation pour les femmes

Le groupe Arc-en-Ciel : groupe d'animation pour les femmes
Cette action n’est plus portée par le CCAS/CIAS.

N’hésitez pas cependant à vous inspirer de cette fiche pour imaginer un projet similaire.

Contexte

Quetigny, est une ville de 10 000 habitants située en agglomération dijonnaise avec un quartier classé ZUS. Les travailleurs sociaux des différents services sociaux ont pu faire le constat que de nombreuses femmes en situation d’isolement ont des difficultés à accomplir des démarches administratives, suivre la scolarité de leurs enfants, participer à la vie associative et culturelle, s’investir dans la recherche d’une activité professionnelle. Ces femmes émettent le souhait de se sortir de cet isolement, de nouer des contacts, de s’ouvrir sur la vie sociale.

Description / Fonctionnement de l'action

Le CCAS organise l’animation d’un groupe de femmes nommé « Arc en Ciel » (en référence à la diversité ethnique et culturelle des participantes) dans le but de rompre l’isolement, favoriser les échanges interpersonnels et intercultuels, de développer des liens et des solidarités, de soutenir et de renforcer les tolérances en proposant des rencontres et des activités en lien avec les partenaires socioculturels, d’appréhender l’autonomie individuelle, de participer à la vie locale.

Les rencontres sont organisées tous les quinze jours sur invitation personnelle pour participer aux activités choisies et organisées par le groupe. Vingt à trente femmes sont présentes à chaque animation.
Le groupe propose des activités de loisirs pour créer et renforcer la solidarité (organisation du carnaval, cueillettes, promenades, sorties au marché), des groupes d’information et d’échange sur des thèmes divers (diététique, drogue, conduites addictives, look), des journées de formation (formation aux premiers secours), des actions spécifiques d’accès à la culture (cinéma, spectacles musicaux, soirées débats, expositions etc.), des visites et des voyages (Paris, week-end).
Le groupe participe à toutes les actions menées sur la ville avec les associations, le collège, la bibliothèque.

Suite à une prise de conscience collective des divers problèmes posés par les responsabilités éducatives, un groupe de parole a été crée pour restaurer la fonction parentale.
Le fait d’exprimer et de partager les mêmes difficultés de la vie quotidienne contribue à renforcer le lien social et la solidarité se tisse (garde d’enfants, aides pour les courses, prêts de matériel, conseils, invitations, etc.).
Le groupe leur permet d’exister autrement que dans un rôle d’épouse et/ou de mère puisque ce temps leur est exclusivement réservé, temps qu’elles se reconnaissent le droit de prendre.
La régularité des rencontres les oblige à respecter un rythme, des horaires, les contraintes de la vie en groupe. Le groupe constitue une première étape pour acquérir une vie sociale grâce aux échanges.
Le groupe favorise finalement l’autonomie et la prise de responsabilité puisque les participantes prennent en charge la rédaction des lettres, les dactylographient, les mettent sous enveloppes.

Bilan

Le groupe Arc-en-Ciel a pour vocation :
- le développement de la solidarité, de l’écoute et de la confiance dans les quartiers,
- l’amélioration de la tolérance entre les différentes nationalités et cultures,
- le soutien aux femmes dans leur rôle éducatif,
- la création d’un véritable lien social et développement de la sociabilité par l’ouverture du groupe sur les activités associatives de la ville. Certaines femmes s’impliquent personnellement dans des associations.
Le groupe est devenu un moteur essentiel pour aider les participantes à avancer personnellement.
Certaines femmes sont maintenant reconnues comme porte-parole du groupe.

Depuis 1998, cette action a concerné 150 femmes environ.
Le principe est de faire participer les femmes rencontrées lors des entretiens individuels et qui, à un moment donné, ont besoin d’un cadre collectif pour développer des compétences, faire des connaissances, s’investir dans la cité.
En 2005, sur 44 femmes venues, 24 n’étaient pas présentes à la création du groupe. Quelques femmes représentent le socle du groupe. Leurs difficultés sont telles que le groupe Arc-en-ciel est un catalyseur, un repère à long termer qui leur permet de garder du lien, une écoute, un soutien, de venir chercher des conseils ou de sortir de chez elles.
Le principe d’entrées et sorties permanentes n’est rendu possible que par la présence et l’accompagnement des travailleurs sociaux qui connaissent la famille. L’intégration dans un groupe consitué, même ouvert aux autres, n’est pas facile et d’autant plus pour ces femmes qui cumulent les difficultés personnelles. La diversité des activités et la souplesse de fonctionnement facilitent l’intégration des nouvelles dames. Le groupe s’adapte à leur réalité familiale et professionnelle ainsi qu’au mal-être qui les empêche de venir à certains moments.

Malheureusement cette action s’est terminée en 2015 car les objectifs ne correspondaient pas à ceux du départ :
- Le vieillissement et non renouvellement du groupe a été un frein au dynamisme engagé
- A cela s’est ajouté le retrait progressif des institution qui n’ont plus souhaité mettre à disposition leur travailleur social.

Moyens

Moyens humains : deux conseillères ESF (un agent CCAS et un agent du centre social et culturel), trois assistantes sociales (conseil général), une éducatrice de prévention de l’ACODEGE (en tout 50% ETP). Présence de quatre professionnelles en moyenne à chaque animation.

Moyens financiers :
Budget : 25 600 Euros.

Les partenaires

Partenaires opérationnels

Espace solidarité famille du conseil général, l’ACODEGE (équipe d’éducateurs de prévention), centre social et culturel Léo Lagrange.

Ils financent l'action

ACODEGE, conseil général, centre social, contrat ville, FASILD (Fonds d’Action et de Soutien pour l’intégration et la Lutte contre les Discriminations).

Les observations du CCAS/CIAS

Le groupe Arc-en-Ciel :

  • est une action multipartenariale qui se maintient sur le long terme,
  • est une action collective qui a permis le passage à une prise en charge globalisée des familles ce qui favorise la prévention,
  • favorise l’intégration des activités du groupe dans les actions communales,
  • favorise la relation de confiance avec les familles grâce à la présence forte des travailleurs sociaux.
  • Le travail individuel en aval s’est enrichi, la participation aux activités du groupe s’en trouve facilitée.

Photo : Wikimedia Commons / Erkethan

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