N’hésitez pas cependant à vous inspirer de cette fiche pour imaginer un projet similaire.
Contexte
L’appauvrissement de la population française entraîne une baisse de la consommation de fruits et légumes frais. En effet en 2007 déjà le Credoc identifiait dans son baromètre santé nutrition, une baisse de 15,5% des achats de fruits et légumes frais principalement pour des raisons de coût. Cette baisse impacte inévitablement l’équilibre alimentaire des consommateurs mais également l’avenir des paysans locaux qui ont du mal à vivre de leurs productions.En 2006, l’association Solidarité Paysans de Provence et l’Association pour le Développement de l’Emploi Agricole et Rural (ADEAR) s’interrogent sur ce problème et réfléchissent à la mise en place d’un point de vente directe qui, en limitant les intermédiaires à la vente, permettent de proposer des prix plus bas aux consommateurs et garantissent un revenu décent aux producteurs.
Description / Fonctionnement de l'action
Le CCAS qui a été associé à cette réflexion, a dès septembre 2007 piloté des groupes de réflexion composés de producteurs, de consommateurs et des partenaires du projet, afin qu’ils définissent ensemble les objectifs et les contours du projet qu’ils auront à charge de faire fonctionner (proposition de liste de produits à mettre en vente, proposition des prix à pratiquer, organisation de la gestion du point de vente, planning de production, modalité d’approvisionnement...). Le projet tel qu’il a été défini, vise à développer 2 activités :
la vente de produits agricoles locaux (fruits et légumes frais principalement)
l’animation et l’échange dans une démarche d’éducation populaire, autour des enjeux de l’alimentation (notion de goût et d’équilibre alimentaire, plaisir et convivialité autour des repas, échanges de recettes...)
Il s’appuie sur 3 principaux objectifs :
Créer une activité économique viable, incluant la solidarité et la coopération en réduisant le circuit de commercialisation des produits, en créant un lieu de rencontre commun entre les producteurs et les consommateurs favorisant notamment une plus grande proximité et les échanges.
Lutter contre l’exclusion alimentaire en proposant des tarifs réduits pour les plus démunis et permettre aux consommateurs d’accéder à une alimentation de qualité tout en les responsabilisant.
Permettre aux producteurs de vivre de leur activité et leur garantissant une rémunération convenable mais également en les responsabilisant dans l’acte de production.
L’association « Solid’Arles, de la terre à l’assiette » émerge de ces réflexions en février 2008 et le premier point vente ouvre ses portes le 31 mai 2008.
Bilan
Depuis sa création, l’association Solid’Arles c’est :
500 adhésions de ménage à jour de leur cotisation,
150 ménages inscrits en « tarif réduit », pour plus de 300 personnes concernées,
Une fréquentation journalière autour de 100 ménages,
Des producteurs qui sont valorisés dans leurs activités,
Des producteurs et consommateurs qui se croisent, qui échangent…
Des centaines de kilos de courgettes, d’aubergines, de salades, de haricots verts, d’abricots, de cerises, de fraises, de melons, des fromages de chèvre, de brebis, des œufs … qui repartent dans les paniers des nouveaux adhérents consommateurs…
Des échanges autour des produits, des recettes, des dégustations de cerises, de melon, de miel, des prémisses d’animations (projections, fête improvisée d’ouverture …)
Nombreux sont ceux et celles qui encouragent ce projet solidaire et collectif, émettent leurs avis et propositions, expriment leur impatience à participer aux ateliers et animations à venir…
Les principales difficultés rencontrées résident dans la mise en œuvre collective d’une telle activité, en « avançant » sur la base d’une expérimentation sociale, où tout est à créer par des apprentissages collectifs, et où chacun doit y trouver sa place…
Moyens
3 personnes du CCAS (le directeur, le responsable du service social, 1 assistante sociale) chargées du pilotage du projet et de l’appui logistique et administratif : 18 000 euros, autofinancé par le CCAS1 personne chargée de l’ingénierie du projet de 2007 à 2008 : 28 000 euros, financé par le Conseil Général et le Conseil Régional
Les partenaires
Partenaires opérationnels
Pole d’insertion du Conseil Général 13 – antenne d’Arles
Maison Départementale des Solidarités / Antenne d’Arles
PLIE : Plan Local pour l’Insertion et l’Emploi d’Arles – ACCM (intercommunalité)
Secours Populaire / Secours Catholique / Croix Rouge Française
CLCV Arles
Voisins & Citoyens en Méditerranée
Solidarité Paysans Provence
Association pour le Développement de l’Emploi Agricole et Rural
Confédération Paysanne
Ils financent l'action
Conseil Général des Bouches-du-Rhône, Conseil Régional Provence-Alpe Côte d’Azur, Ville d’Arles, Fondation MACIF, Caisse d’Epargne, MSA.
Les observations du CCAS/CIAS
Ce projet est une initiative locale collective favorisant les échanges autour des principes de solidarité et de mixité des publics (échanges interculturels, intergénérationnels, mixité sociale…). Sa conceptualisation a reposé sur une démarche participative, tout comme la gestion du point de vente.
Le principe du dispositif permet de lutter contre la dégradation générale de la qualité de l’alimentation des habitants, notamment des publics en situation de précarité et il s’inscrit dans une logique de « consommation responsable et équitable », avec une dimension pédagogique et participative.
Photo : Wikimedia Commons
