Une mauvaise santé bucco-dentaire a des conséquences importantes sur la qualité de vie : risque de dénutrition, perte de goût, pathologies cardiaques, articulaires, rhumatismes… Le CCAS de Montpellier, gestionnaire de 7 EHPAD, a donc décidé une action préventive en direction des résidents de ses établissements. Pour ce faire, il a signé, le 17 septembre 2012, une convention de coopération avec l’UFR d’odontologie de Montpellier.
Contexte
Une mauvaise santé bucco-dentaire a des conséquences importantes sur la qualité de vie : risque de dénutrition, perte de goût, pathologies cardiaques, articulaires, rhumatismes… Le CCAS de Montpellier, gestionnaire de 7 EHPAD, a donc décidé une action préventive en direction des résidents de ses établissements. Pour ce faire, il a signé, le 17 septembre 2012, une convention de coopération avec l’UFR d’odontologie de Montpellier.
Description / Fonctionnement de l'action
Grâce à une convention de coopération entre le CCAS et l’UFR d’odontologie de Montpellier, les différents établissements d’accueil et d’hébergement des personnes âgées gérés par le CCAS proposent à leurs résidents un bilan bucco-dentaire physiologique et fonctionnel.
15 étudiants de l’UFR sont accueillis dans les établissements. Ces derniers ne peuvent examiner les personnes qu’avec leur consentement et/ou celui de leur responsable légal (accord écrit requis). La détection des situations pathologiques à risques en rapport avec l’état médical général est privilégiée, avant celle des situations pathologiques non sévères et des états bucco-dentaires sains. Cette démarche oriente la priorisation dans le dépistage des patients qui dépend exclusivement de l’appréciation du responsable médical de l’établissement.
L’examen bucco-dentaire est l’axe central de ce stage avec l’élaboration d’un bilan personnalisé assorti de la possibilité d’une orientation thérapeutique ultérieure selon les conclusions du bilan, l’existence ou non de situations bucco-dentaires à risques et la demande exprimée de la personne et/ou son représentant légal.
Un document type adapté et numérisé de dépistage et bilan bucco-dentaire permettra de recueillir les informations dans le respect du dossier médical et de la préservation de la confidentialité des données prévue par la CNIL.
Modalités de mise en œuvre :- la durée du stage, effectué en binôme, est de 30 heures, réparties sur 15 jours,
les périodes de stage sont définies d’un commun accord entre l’UFR d’odontologie et le CCAS de la ville de Montpellier, dans le respect des calendriers universitaires et des possibilités d’accueil des établissements,
la liste des étudiants ainsi que les dates et lieux des stages est fournie en début d’année universitaire,
le matériel utilisé pour faire les dépistages est constitué de sets jetables composés d’un miroir et d’une sonde au minimum. Un éclairage approprié devra être mis à la disposition des étudiants lors du dépistage (scialytique, lampes médicales ou autres types d’éclairage existant),
l’examen peut se faire au fauteuil ou au lit dans la limite des adaptations possibles et offertes par les établissements.
Des études épidémiologiques scientifiques sur les données recueillies associant l’UFR d’odontologie et le CCAS pourront être menées dans le respect des personnes, des réglementations en vigueur et sous réserve de l’accord de la direction du CCAS. Elles auront pour objectif de rechercher à améliorer le dépistage, la prise en charge et la connaissance de la situation médicale de ces populations dans leur intérêt et celui de la santé publique.
Bilan
En 2013, cette action a permis à 281 résidents de bénéficier d’un dépistage bucco-dentaire, et à 344 résidents en 2014. Plus largement, ce dépistage a permis d’adapter les pratiques des soignants en terme de prévention bucco-dentaire : brossage, entretien des prothèses et donc d’améliorer la qualité des soins pour l’ensemble des résidants.
Le premier renouvellement de cette convention, en juillet 2013, prévoyait pour 2014, un renforcement des formations du personnel soignant des EHPAD afin d’assurer le maintien d’une bonne hygiène bucco-dentaire permettant d’améliorer la qualité de vie des résidents et de limiter les risques d’aggravation de leur état de santé. Des fiches pratiques sont en cours d’élaboration par les étudiants. Celles-ci permettront aux cadre de santé de poursuivre la sensibilisation des équipes soignantes. Pour 2015, cette action sera renforcée par la mise en place de référents santé orale dans chacune des sept résidences gérées par le CCAS. Ces référents bénéficieront d’une formation complémentaire approfondie.
Le bilan de ces deux premières années de convention a fait apparaître des difficultés persistantes comme l’absence d’un réseau de praticiens de proximité pour la mise en œuvre des soins et qui constituera un axe de travail important en 2014. Par ailleurs, les problèmes de transport, d’accessibilité des cabinets dentaires ou encore de financement (prothèses) sont aujourd’hui étudiés avec le soutien de l’UFSBD.
Moyens
Personnel :
4 médecins coordonnateurs,
1 responsable de stage issu de l’UFR,
15 étudiants stagiaires.
Matériel :
Les résidences ont à charge l’achat des kits dentaires (coût moyen par résidence : 100 euros), pris en charge dans le cadre de la dotation soins.
Les partenaires
Partenaires opérationnels
L’UFR d’odontologie de Montpellier, l’Union française pour la santé bucco-dentaire (UFSBD).
Ils financent l'action
Aucun
Les observations du CCAS/CIAS
Cette prise en charge constitue une étape du projet de soin mais également du projet de vie avec dans certains cas, la reprise d’une alimentation en texture normale et une revalorisation de l’image de soi.
Photo : Wikimedia Commons / Christophe Finot