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Fiche d'expérience

Une permanence d’accès aux soins et à la santé à l’épicerie sociale de Vernouillet

Une permanence d'accès aux soins et à la santé à l'épicerie sociale de (...)

Parce que le renoncement aux soins de santé est une problématique récurrente chez les personnes éprouvant des difficultés financières, l’épicerie sociale de Vernouillet et la PASS de l’hôpital de Dreux se sont associé pour proposer des permanences à des publics spécifique, directement dans les locaux de l’épicerie sociale.

Cette action n’est plus portée par le CCAS/CIAS.

N’hésitez pas cependant à vous inspirer de cette fiche pour imaginer un projet similaire.

Contexte

Dans le cadre d’une analyse des besoins sociaux et de réunions d’analyse partagée sur le thème « pauvreté, précarité, permettre à chacun de trouver sa place dans sa ville », plusieurs groupes de travail se sont constitués. L’un d’eux, sur le thème de la santé a évoqué différents freins à l’accès aux soins des personnes les plus précaires :
- la peur de se rendre à l’hôpital, par peur d’être « gardé »,
- les difficultés de transport pour se rendre à l’hôpital,
- le refus d’accepter ses difficultés de santé notamment en terme d’addiction et d’atteinte psychologique, par peur d’être jugé,
- le défaut de coordination entre tous les acteurs, par manque de temps et par mesure de respect des prérogatives.

Afin de permettre aux personnes les plus défavorisées d’accéder à une prise en charge sociale et de soins, l’analyse a mis en évidence le besoin de développer des structures de proximité, tels que les anciens dispensaires qui favorisaient l’accès aux soins à tous et de façon anonyme.

Après concertation, l’épicerie sociale est apparue comme une possibilité de « tremplin » pour la mise en place d’une action alliant à la fois social et accès aux soins, d’autant que ce lieu était déjà identifié par les personnes en situation de précarité comme un lieu de vie, d’échange et de convivialité. Le médecin et l’assistante sociale de la permanence d’accès aux soins et à la santé (PASS), intéressés par ce projet ont proposé de déplacer des consultations PASS du centre hospitalier sur l’épicerie sociale.

Description / Fonctionnement de l'action

Les consultations PASS ont débutées à l’épicerie sociale à la fin du mois de janvier 2008, à raison d’une matinée tous les 2ème et 4ème vendredis de chaque mois. Elles favorisent l’accès aux soins des habitants de Vernouillet en situation de pauvreté, de précarité et éloignés des dispositifs sociaux et permettent une première prise de contact de ce public avec le médico-social, en dehors des institutions traditionnelles, mais pourront se poursuivre ultérieurement par une prise en charge médicale à l’hôpital ou dans une autre structure.
Depuis 2014, ce dispositif bien qu’innovant et plébiscité par ses usagers, est tributaire des difficultés financières du CHU de Dreux. Le médecin de la PASS a vu son nombre d’heures de permanence réduire et cela impacte directement le nombre et la fréquence des permanences proposées à l’épicerie.

Bilan

Dès les premières consultations, en 2008, la fréquentation a été importante. Le public, reçu avec ou sans rendez-vous appréciait la disponibilité de l’équipe et la facilité d’accès du lieu. Cette approche a permis de détecter des personnes n’ayant jamais bénéficié de suivi médical ou encore des personnes atteintes d’un grand mal-être ou de dépression, disposant d’un suivi mais pas de traitements. Le partenariat PASS / CCAS a facilité la prise en charge du public. L’équipe sociale du CCAS connaissant le public de l’épicerie a fortement incité à la fréquentation des consultations et à la mise en confiance des bénéficiaires. L’association du médecin et de l’assistante sociale lors des consultations a permis de profiter des visites pour faire un point avec les bénéficiaires sur leur couverture sociale.
Néanmoins, les moyens alloués à la PASS ont nécessité de revoir à la baisse le nombre de permanences.
Le projet en chiffre en 2014 : 
- 5 permanences PASS / an à l’épicerie,
- 26 consultation individuelles,
- 48 bilans pour vaccination,
- une moyenne de 6 personnes en consultation médicale / permanence,
- une spécificité cette année, les permanences ont été associé à des temps de prévention sur la bronchite chronique et la vaccination.

Si les locaux de l’épicerie sont facilement accessibles et permettent d’aller plus facilement vers le public ciblé, ils ne sont toutefois pas adaptés pour recevoir en consultation médicale : le bureau où se déroulent les entretiens est très petit et ne permet pas au bénéficiaire d’être reçu simultanément par le médecin et l’assistante sociale. Aussi, les entretiens se doivent d’être courts afin que chacun puisse être reçu.

Pour 2015, l’épicerie souhaite remettre à plat ce dispositif et repenser sa dynamique et son évolution pour optimiser le projet dans un contexte financier tendu.

Aujourd’hui (2019) il y a eu abandon du projet mais il est à l’étude par une reprise du secours catholique en partenariat avec les CCAS de Verneuil sur seine et Vernouillet.

Moyens

Moyens humains : 
- la responsable du service social pour la coordination,
- 1 travailleur social de l’épicerie pour la mobilisation et l’orientation des usagers,
- 1 fois par trimestre : 1 médecin / 1 infirmière / 1 travailleur social de la PASS du CHU de Dreux.

Budget : 44 000 euros (incluant la valorisation du personnel et environ 4 000 euros pour les frais de fonctionnement).

Les partenaires

Partenaires opérationnels

CHU de Dreux avec lequel une convention a été signée

Ils financent l'action

ARS (subvention de 3 000 euros / an)

Les observations du CCAS/CIAS

Ces consultations sont le point de départ d’un suivi plus régulier de ce public et la mise en place d’un véritable parcours de soin.

Cette action est représentative des bénéfices que peut apporter un partenariat médico-social, notamment en terme d’insertion des publics en difficulté voire en grande exclusion : ce travail a d’ailleurs permis de prendre en compte la problématique de santé mentale pour les personnes sans domicile fixe. Cette approche du public a permis un nouveau regard sur la santé et l’écoute des bénéficiaires.

Photo : Wikimedia Commons / Varmin

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